C’est surtout aux Etats-Unis que cette façon de considérer le corps humain et le mouvement ont été favorablement accueillis. Il est vrai que le lieu et l’époque étaient prêts à recevoir les idées de DELSARTE : l’importance qu’il accordait à la mobilité du thorax rejoignait sans difficulté la lutte pour l’abandon du corset dans cette société encore « corsetée » dans tous les sens du terme.
Il est vrai que, dans le même temps, elle était fortement travaillée par la rencontre des cultures de tous les groupes d’immigrants (volontaires ou non) qui la composent.
Parmi les personnages remarquables et symboliques porteurs de cette nouvelle liberté et donnant sens à la « danse moderne », Isadora DUNCAN (1877-1927) retient l’attention à la fois par sa vie personnelle agitée, son indépendance créatrice et une capacité extraordinaire à communiquer ses enthousiasmes par des productions personnelles aussi bien que par les Ecoles qu’elle a fondées en Grèce, en France, en Allemagne, en Russie.
Bras et jambes nus, vêtue de voiles légers, elle danse (sur des musiques parfois classiques et inusitées dans cet emploi) « ce qu’elle éprouve ».
Elle écrit aussi, dans un bel élan unifiant la pensée et le corps : « Je compris que mes seuls maîtres de danse seraient à jamais J.J. ROUSSEAU, Walt WITHMAN, et NIETZSCHE ».
Cette liberté d’esprit, de présentation et de geste, associée à la non moins grande liberté d’interprétation des œuvres choisies, est qualifiée de danse libre.
Libération du corps, libération par le corps ; nous en retrouverons plus d’une trace chez Gerda ALEXANDER.
Voir aussi : Les origines + Suisse - Allemagne - France